Le bandage Robert Jones modifié

HISTORIQUE DU BANDAGE ROBERT JONES : Il s’agit, avec sa version modifiée, du pansement le plus fréquemment réalisé en orthopédie vétérinaire. Il a été inventé par Sir Robert Jones, chirurgien orthopédique gallois vivant entre le XVIIIème et le XIXème siècles. Le bandage Robert Jones consiste en un pansement compressif volumineux mis en place sur les membres après un traumatisme ou une chirurgie orthopédique et qui vise à répartir de manière uniforme une pression importante afin de limiter les saignements, les collections, l’œdème tissulaire et l’hémarthrose. Il est alors décrit comme un bandage compressif composé d’une abondante couche de laine, maintenue en place par une bande de maintien et une bande de protection externe, devant atteindre au final une épaisseur de 5 centimètres environ. Il y eut peu de documentation sur ce bandage c’est pourquoi le matériel utilisé ainsi que les techniques ont varié. Actuellement c’est le bandage Robert Jones modifié qui est le plus utilisé.

Principe : 

Il s’agit d’un bandage compressif apportant une immobilisation partielle du membre et permettant de diminuer l’œdème secondaire au traumatisme ou à la chirurgie.

Indications :

  • Stabilisation et contention en pré- ou post-opératoire lors de fracture, de luxation ou d’entorse,siégeant au niveau ou distalement au coude ou au grasset.
  • Contrôler l’œdème ainsi que la douleuren pré- et post-opératoire.
  • Traitement conservateur de certaines fractures : fracture stable, non déplacée, non articulaire et distale au coude et au genou notamment chez le jeune animal. Renforcer l’immobilisation à l’aide d’attelle pour cette indication. La perte de rigidité progressive du bandage, due à la perte de tension de la bande de rembourrage, oblige dans ce cas le changement régulier du bandage.

Contre-indications :

  • Fracture siégeant sur les rayons proximaux des membres, humérus et fémur compris.
  • En cas d’inflammation sévère, il faut éviter les bandages compressifs afin que la compression du membre ne soit pas extrême.
  • En cas de présence de plaies étendues.

Précautions d’application :

  • A réaliser de préférence avec un animal sous sédation voire sous anesthésie générale pour permettre de réduire la fracture s’il y a et de maintenir le membre décontracté.
  • L’animal est couché en décubitus latéral avec le membre concerné en position supérieure.
  • Respecter l’angulation physiologique du membre lorsque l’animal se tient en position debout.  Ceci favorisera un retour au fonctionnement normal du membre au retrait du bandage et limitera certaines complications. Pour le membre thoracique, le carpe doit être légèrement fléchi (environ 15°), dévié médialement (d’environ 15°) afin d’éviter un valgus iatrogénique. Pour le membre pelvien, le jarret doit être légèrement fléchi (environ 5° de flexion par rapport à la position debout) pour éviter une amyotrophie ou une contracture du muscle gastrocnémien.
  • Dans le cas d’utilisation de bandes de rappel, elles doivent être appliquées sur une peau saine non glabre. Sinon, les bandes de rappel sont à éviter dans la mesure du possible car elles sont responsables de beaucoup de lésions d’irritation.
  • La compression doit être uniforme et maîtrisée : un risque important de lésions ischémiques existe en cas de compression trop importante.
  • Chaque application de bande commence par un tour mort.
  • Le bandage est réalisé de l’extrémité distale du membre à l’extrémité proximale. Une fois arrivée à l’extrémité proximale du membre, la bande est appliquée en direction distale puis à nouveau en direction de l’extrémité proximale du membre.
  • A chaque passage, recouvrir de 1/3 à 1/2 la bande précédemment déposée. Idéalement, recouvrir chaque bande précédemment déposée de 50% au niveau des reliefs osseux, et d’1/3 ailleurs. Ceci permet d’éviter les plissements et favorise le rembourrage au niveau des zones prioritaires, ce qui est nécessaire pour diminuer la pression et donc l’effet garrot sur ces zones.
  • L’épaisseur de chaque couche appliquée est à adapter au besoin du patient.
  • Chaque couche est à appliquer sur une longueur inférieure à celle de la couche précédemment appliquée, tout en recouvrant un maximum le bandage.
  • Seules les troisièmes phalanges des doigts 3 et 4 peuvent sortir du bandage. En effet, si le bandage s’arrête plus proximalement un risque d’effet garrot existe. Ceci permettra également de surveiller l’apparition d’un éventuel œdème, ainsi que d’une hypo- ou hyperthermie des doigts.
  • Le bandage doit inclure l’articulation proximale et distale au lieu de l’affection.
  • En cas d’utilisation d’une attelle, s’assurer qu’elle est adaptée à l’animal.
  • En cas d’utilisation du bandage comme traitement conservateur d’une fracture, réaliser une radiographie de contrôle pour vérifier la persistance de la réduction.

Pour le membre thoracique

Pour le membre pelvien